présente Lucile Godin, Maroussia Podkosova et Candice Milon
Exposition Gobelins, l’école de l’image du 7 au 16 juillet 2014 à l’atelier Gaston de Luppé, rue des arènes Arles
Lucile Godin
Lucile Godin a débuté son travail créatif dans le domaine du textile. Passionnée par la couleur et le travail de matériaux tels que le feutre, le plastique ou les cheveux elle développe l’idée du lien affectif que nous entretenons avec ces derniers. Elle questionne ainsi les rencontres qui s’établissent entre l’être et la matière. Lorsqu’elle découvre le médium photographique, une nouvelle matière s’impose à elle : la lumière. Substance impalpable léchante et voluptueuse, cette caresse dans l’air lui évoque une sensualité omniprésente.
Confrontée à l’humain, le spectre lumineux devient un vêtement, une seconde peau. Jeux de transparences, réflexions de couleurs, étincellements…sont autant de tissus impalpables dont Lucile Godin se sert pour effleurer ses modèles. Car au delà de la parure esthétique se cache avant tout le désir de dévoiler l’éclat de ses Muses.
Dans sa série Laure elle dresse le portrait d’une collectionneuse.Chez elle, sur les murs ou dans des boites en carton se côtoient femmes artistes et courtisanes du XIX siècle ; Photographiée dans son appartement qui lui sert de cadre, elle devient à son tour une de ses beautés intemporelles.
Maroussia Podkosova
Maroussia étudie le théâtre et la philosophie pendant cinq ans, puis entre aux Beaux Arts. Elle fait des happenings et des installations dans l’espace urbain, cherche l’imprévu, le clandestin, la petite aventure en forme de hasard. Puis elle dépasse la peinture et l’écriture pour la photographie. Depuis, elle tricote une pratique photographique, lentement élaborée entre le songe et la chimère. Son travail est orienté fortement par la narration, héritée du théâtre, ses mises en scène révèlent souvent des failles, des étrangetés. Dans ses mondes parallèles, il y a la forte question du hors-champ, de l’histoire qui se déroule en abymes, par delà l’image. Que s’est-il passé auparavant pour qu’on en arrive là, que se passera t-il après? Qui sont ces créatures ; fous, ermites ou d’anciens dieux déchus ? Le photographe devient un conteur, un faiseur d’histoires.
Candice Milon
Still life photography : c’est ainsi que Candice Milon sous-titre l’ensemble de son travail artistique. Ses photographies s’organisent en un véritable cabinet de curiosités, étrange et surréaliste.
Dans des mises en scène élaborées, Candice Milon essaie dans un premier temps d’emprisonner le vivant, de le mettre sous verre afin d’en préserver une part de beauté éternelle. De le collectionner. Puis, elle devient le témoin de la force secrète et délicate qui insuffle vie et désir de liberté à ses sujets : papillons et mimosas, crustacés et violettes, étoiles de mers et marguerites, tous s’animent sous nos yeux. Les installations photographiques de Candice
Milon se réfèrent à la peinture classique. La lumière latérale et rasante emprunte aux maîtres flamands. Cependant, un doute vient perturber la perfection des combinaisons florales ou animales. Le bouquet de fleur devient une pieuvre qui tente de s’enfuir de sa cloche de verre par exemple. Quelque chose d’organique se met alors à nouveau en mouvement.
L’assemblage auquel procède l’artiste est celui d’une hybridation. Celle de la peinture et de la photographie. Mais aussi celle du végétal et de l’animal. Et c’est bien « ce qu’il reste de la vie » qui traverse toutes ses compositions.
Texte: Olivier Bourgoin – Agence révélateur